Destin incomplet d'un encore jeune disciple Ecaflip.

De mon enfance ne me reviens que ce triste jour de Martalo, en l'an 625. J'avais alors 4 ans, et vivais dans un village autrefois paisible, mais aujourd'hui disparu. Ce village n'a pas été retenu par l'Histoire, car l'Histoire est écrite par les vainqueurs, et ceux-ci préfèrent taire ce qu'il s'est passé là bas, car ce n'est pas très élogieux pour ceux censés représenter le 'Bien'. Ce village était situé au sud des plaines de Cania et avait toujours vécu sous le protectorat de Brâkmar. Les guerriers de cette cité protégeaient les habitants des dangers extérieurs, comme les Kanigrous, Serpentins, Blops, mais aussi Ouginaks, Scorbutes, Kolérats et autres Croc Glands qui s'aventuraient parfois jusqu'au petit village. En échange, les troupes Brâkmariennes disposaient d'un poste d'observation avancé sur les plaines de Cania, afin de prévenir d'une attaque Bontarienne vers les landes de Sidimote et Brâkmar.

Les Bontariens avaient attaqués une semaine plus tôt, mais furent repoussés avant d'atteindre le village, mais cette fois-ci, plus nombreux et mieux préparés, ils n'eurent aucun mal a pénétrer dans le village, massacrant bébés, femmes, enfants et les pères de mon village comme s'ils étaient des guerriers. Certains, devant cette violence, tentèrent de résister, d'autre, face a ces atrocités voulurent s'enfuir. Les "Gentils" qu'ils pensent être ont commis de telles horreurs que même le Bworker n'aurait eu l'idée pour torturer ses prisonniers.

Si je me souviens de ce jour, et d'aucun autre avant, ni dans un futur proche à cette date, c'est parce que c'est la première fois que le Destin est intervenu dans ma vie. Pour la première fois, les évènements ont voulu que je survive au milieu d'une masse de victimes. Si je suis aujourd'hui encore en vie, je le dois au seul et unique évènement positif de cette journée. Cet évènement, c'est la prise de conscience d'un jeune Bontarien, un disciple d'Eniripsa, qui participait à sa première bataille face à Brâkmar. Il avais bien évidamment déja combattu, mais pas dans un affrontement de cette ampleur. En voyant les atrocités commises par sa cité, il vomit une première fois. Puis une seconde, en voyant une dague plantée dans le crâne d'un nourisson. Cette seconde fois, il m'aperçut.

J'étais alors coincé sous une poutre de ma maison, qui s'était effondrée dès les premiers assauts. j'avais une flèche plantée dans le genou droit. Un tir perdu. A l'extrémité de cette flèche se trouvait un poison redoutablement efficace qui commençait a se répendre dans mes veines.
L'Eniripsa s'avança vers moi. J'eu d'abord peur, puis je m'étais résolu à mon destin. Mais, au lieu de m'achever, l'eniripsa me retira la flèche, me fit boire de l'antidote. A l'aide de son Lapino, Bugs, il souleva la poutre et me décoinça. Une fois sur que je n'aurais plus rien a craindre, il m'a dit de fuir avec Bugs, qui me mènera au village des éleveurs, car je n'aurais rien à craindre là bas.

...

Bugs était parti retrouver son maître une semaine plus tard, certain que je serais bien installé.
Deux ans plus tard, l'Eniripsa revint avec Bugs. Il décida de me former au combat. Tout d'abord, il me présenta les différents Dieux vers lesquels je pouvais me tourner, et m'a présenté certains de ses amis pour que je me fasse une idée du type de combatant que donnait chaque 'école' de combat. Il commença par Iop, très apprécié de la jeune génération par ses armes impréssionantes, mais j'étais différent. Ce style ne me plaisait pas, et le niveau mental de l'individu m'a dissuadé d'envisager ce Dieu. Ensuite vint Feca, Sadida, Panda (qui a parlé une bonne demi-heure à Bugs le confondant avec moi, car il sortait de la taverne), Sacrieur, Xelor, Sram, Enutrof, Osamodas, Cra et enfin sa propre vocation, Eniripsa. Une fois toutes les présentations faites, je lui fit remarquer qu'Ecaflip n'était pas présent dans ses exemples. "Ce Dieu est très peu représenté, car pour être un bon écaflip, tous les Dieux doivent être avec toi, et surtout Ecaflip lui-même, car c'est dans, la chance, le hasard, le DESTIN qu'un disciple d'Ecaflip puise les ressources qui feront de lui le vainqueur du combat."

Ce Dieu m'intriguait. Qui serait assez fou pour choisir ce Dieu, qui décide de la survie ou de la mort de ses disciples? Qui voudrait d'un Dieu pareil?
Qui mettrais son Destin entre les mains d'un Dieu auquel il dois avoir une confiance avoeugle?
MOI. Mais à l'époque, je ne savais pas encore qu'il y avait une solution pour se sortir de cette fatalité, et qu'on pouvais, avec les pouvoirs magiques mis à notre disposition, trouver un échappatoire à la destinée. C'est là, la difficulté de croire en Ecaflip.

Après de longues années d'entrainement et de travail, je décidais enfin de me lancer. J'ai pu enfin me déclarer Guerrier. Je maîtrisais a la perfection chacun de mes sorts. Les koalaks, puis les zoths, ont tâtés de mes griffes, de mes sorts, et jamais je n'ai cédé sous leurs coups. J'étais enfin prêt. Mon désir de vengence m'a accompagné le long de ma route vers Brâkmar.

Le chef de la Milice voulu examiner mes aptitudes au combat avant de m'engager. Il fut surpris de voir a quel point je jouais sur la bonne volonté du Destin. D'ailleurs, Oto Mustam me le reprocha. Il me dis : "Pourquoi remets-tu ta vie entre les mains des Dieux à ce point? Pourquoi ne prends tu pas cette puissante épée afin de transpercer la cuirasse et les côtes de tes adversaires, ou ce redoutable marteau qui brise sans peine les boucliers ennemis? Crois-tu que les meilleurs guerriers adverses qui tuent les nôtres par dizaines remettent leur Destin dans les mains des Dieux?"

J'ai répondu que certes, ces puissants guerriers abattent par la force des dizaines de nos guerriers, mais qu'un coup bien placé pouvais les faire vaciller, qu'un sort lancé au bon moment pouvais le tuer, et que ce guerrier si puissant soit-il, sans l'aide d'un ou des Dieux, pouvais mourir à tout instant. et si un Homme tuerait par dizaine les meilleurs guerriers adverses là ou des dizaines d'autres avaient échoués ? Et si avec l'appui du Destin, tout en le contrôlant bien soigneusement, ainsi qu'une farouche envie de vengence, un homme suffisait à mettre en déroute toute une armée ? Et si cette personne, c'était moi?

Oto Mustam me laissa ma chance, et ne fût pas déçu.

Ceci était mon histoire, ceci était l'Histoire, ceci est incomplet, et ne le sera que lorsque les Dieux ne croiront plus en moi.